L’Afrique d’aujourd’hui compte près de 1,2 Milliards d’habitants (soit près de 3 fois la taille de l’Union Européenne), 435 millions d’utilisateurs d’internet via le mobile[1] (soit plus de 5 fois le nombre d’utilisateurs d’Amazon.com aux Etats-Unis d’Amérique) et plus de 27% des entrepreneurs en Afrique Sub-Saharienne sont des femmes[2] (soit le taux le plus élevé au monde). L’Afrique est aussi le continent avec la plus jeune population au monde (41% de sa population a moins de 15 ans et 19% est âgée de 15 à 24 ans). [3] En 2100, un tiers de la population mondiale sera originaire d’Afrique subsaharienne. Le continent représentera alors 40% de la population active mondiale ce qui est une très grande opportunité pour le secteur du numérique en général et le secteur du commerce électronique en particulier.
Cependant, l’Afrique, au-delà de son très grand potentiel, fait encore face à des défis majeurs qui minent sont développement hors-ligne et en ligne. Par simple comparaison, la Chine représente 1,4 milliards de personnes (une population à peu près équivalente à la population africaine), mais c’est un gouvernement, une langue, une devise, une banque centrale. En revanche, l’Afrique compte 1,2 milliards de personnes mais au moins 54 gouvernements différents, plus de 2000 langues locales, 42 devises et 42 banques centrales. Le continent africain est le plus fragmenté au monde, ce qui le rend difficilement accessible d’un point de vue e-commerce. Les entreprises du numérique peinent à toucher cet énorme potentiel. Obtenir le paiement en ligne par les canaux traditionnels, tels que la carte bancaire, reste encore très compliqué car plus de 90% de la population africaine reste non bancarisée.
Aujourd’hui, une réelle opportunité se présente : l’Afrique subsaharienne compte 132 solutions de paiement mobile locales, l’Afrique du Nord et le Moyen Orient en compte 20 (bien que toutes différentes les unes des autres). [4] Mais il n’existe aucune infrastructure de paiement à l’échelle panafricaine qui permette de les intégrer aux sites d’e-commerce pour permettre aux sites marchands de se rémunérer avec les moyens de paiement locaux (Mobile Money, Cash et Cartes prépayées locales). Pour les économistes, cette fragmentation est l’une des causes principales des coûts à commercer élevés sur le continent. Des calculs récents estiment que les coûts à commercer sont, en moyenne, environ 30-50% plus élevés en Afrique subsaharienne que dans les autres régions. [5]
Devant cette situation, Cedric ATANGANA, ingénieur en Génie Industriel et Informatique diplômé de Polytech Marseille, et Annicelle KUNGNE, diplômée d’un Master en Management des Entreprises et Finance à EXXECC Business School, Marseille, ont fondé l’entreprise innovante WeCashUp.com née à Marseille en mars 2015. Leur objectif : unifier numériquement le marché africain.
« Le marché Africain est fragmenté géographiquement, nous l’unifierons numériquement. Notre mission est d’aider les entreprises du numérique en général, du e-commerce en particulier, locales ou internationales, à vendre leurs produits et services à l’échelle panafricaine et se faire payer en ligne avec les moyens de paiement locaux disponibles dans chaque pays que le client soit bancarisé ou pas. » WeCashUp
WeCashUp développe une solution innovante de plateforme de paiement unique pour tout le continent. Cette plateforme agrège toutes les solutions de paiement locales (Mobile Money, Cash et Cartes bancaires) et propose un unique point d’accès à celles-ci. Son intégration sur un site d’e-commerce permet de toucher plus de 1 milliard de nouveaux clients africains sans se déplacer.
“Nous avons démarré à 2 dans nos chambres d’étudiants, aujourd’hui nous sommes 30 personnes qui venons de 18 pays différents d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Notre plus grand atout est notre capital humain, et pour nous, c’est déjà une très grande réussite ! », Cedric ATANGANA et Annicelle KUNGNE
La solution de We Cash up permet désormais aux sites marchands un accès harmonisé au marché africain (plus besoin de gérer les complexités de chaque pays, l’Afrique sera désormais accessible comme un seul pays de 1,2 Milliards de potentiels consommateurs).
La solution WeCashUp.com présente aussi de nombreux avantages pour les opérateurs de Mobile Money et pour les banques qui opèrent sur le marché africain dont l’accès à de nouveaux marchands locaux et internationaux qui trouvent pénible d’intégrer toutes les 155 solutions de paiement disponibles une par une pour avoir accès à tout le marché.
La start-up a remporté de nombreux prix internationaux dont « le Prix de la meilleure startup du Président Emmanuel MACRON » au salon VivaTech à Paris en France en 2018 ainsi que « le meilleur Prix FinTech » au concours VISA Everywhere Global Edition Women à Paris en France en mai 2019.
L’aventure WeCashUp n’est qu’à son début et l’équipe est actuellement en pleine levée de fonds et en quête permanente de potentiels partenariats stratégiques avec des opérateurs de télécoms, des institutions financières et toute organisation intéressée par l’Afrique.
Une démonstration du principe de fonctionnement de WeCashUp est disponible en ligne via ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=B25gzQHlaC4
Notes
[1] https://www.agenceecofin.com/internet/3101-53933-l-afrique-a-enregistre-le-plus-fort-taux-de-croissance-d-internautes-en-2017
[2] D’après le MasterCard Index of Women Entrepreneurs 2017 27% des entrepreneurs en Afrique sont des femmes https://www.un.org/africarenewal/magazine/august-november-2018/women-led-tech-startups-rise-africa
[3] Source : “The Demographic Profile of African Countries”, https://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/demographic_profile_rev_april_25.pdf
[4] Rapport GSMA 2018, Page 13 https://www.gsma.com/r/wp-content/uploads/2019/05/GSMA-State-of-the-Industry-Report-on-Mobile-Money-2018-1.pdf
[5] Voir Arvis, J.F., Y. Duval, B. Shepherd C. Utoktham and A. Raj “ Trade Costs in the Developing World: 1996-2010”, WBWP#6309 http://documents.worldbank.org/curated/en/816351468338515230/Trade-costs-in-the-developing-world-1995-2010