Penser et agir pour l’entrepreneuriat en Afrique

Éclairages

Des articles qui permettent de mieux comprendre certains enjeux d’actualité et de fond liés à l’entrepreneuriat africain: le contexte politique, les perspectives économique, des enjeux sociaux-culturels…

Afrique : le spectre du coronavirus

Il est difficile de prédire l’imprévisible. Surtout lorsque celui-ci est inconnu. C’est pourtant ce que doivent s’essayer à faire en ce moment les dirigeants de tous les pays.

Il est difficile de prédire l’imprévisible. Surtout lorsque celui-ci est inconnu. C’est pourtant ce que doivent s’essayer à faire en ce moment les dirigeants de tous les pays.

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Comprendre les conséquences économiques du Coronavirus

Dans un entretien du 6 février 2020, Jacky Mathonnat, professeur émérite, Cerdi-Université Clermont Auvergne et responsable du programme santé de la Ferdi, analyse les conséquences économiques du Coronavirus. Que peut-on…

Dans un entretien du 6 février 2020, Jacky Mathonnat, professeur émérite, Cerdi-Université Clermont Auvergne et responsable du programme santé de la Ferdi, analyse les conséquences économiques du Coronavirus.

Que peut-on penser de l’intervention de la Chine face à l’épidémie de Coronavirus? Quelles pourraient être les conséquences économiques de l’épidémie?

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Entrepreneuriat au Sénégal : plus de guépards que de gazelles

La promotion de l’emploi est l’une des priorités du continent africain pour les années à venir. Selon la Banque Africaine de Développement, seulement 3 millions d’emplois formels sont créés chaque…

La promotion de l’emploi est l’une des priorités du continent africain pour les années à venir. Selon la Banque Africaine de Développement, seulement 3 millions d’emplois formels sont créés chaque année en Afrique, alors que 10 à 12 millions de jeunes entrent sur le marché du travail chaque année.

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L’Algérie dans l’attente de mutations structurelles

En cette année 2019, l’Algérie aura été l’un des grands pays animateurs de la vie politique africaine avec, en point d’orgue, la démission du Président Abdelaziz Bouteflika. L’économie est actuellement…

En cette année 2019, l’Algérie aura été l’un des grands pays animateurs de la vie politique africaine avec, en point d’orgue, la démission du Président Abdelaziz Bouteflika. L’économie est actuellement en souffrance, moins par son taux de croissance et par sa compétitivité en prix et coûts, que par son incapacité se diversifier et à créer les centaines de milliers d’emplois nécessaires, chaque année, à l’entrée d’une cohorte sur le marché du travail.

Un entrepreneuriat en mal d’institutions porteuses

Concernant la gouvernance politique et économique, l’Algérie est en retrait de la moyenne de l’Afrique du Nord et dans certains cas, de la moyenne continentale. Les libertés individuelles n’ont pas permis aux citoyens de s’investir pleinement dans le champ politique. Dans ce contexte, la redevabilité des décideurs publics a été structurellement faible tandis que les rentes ont contribué à acheter une certaine « paix sociale » par le bais de subventions allouées à la consommation des ménages (Le Billon, 2003).

Les quatre derniers mandats présidentiels (1999-2014) ont suscité le retour à la paix civile. Le régime s’est progressivement ouvert à davantage de coopération avec le secteur privé dans un esprit qui a toutefois privilégié le maintien des relations clientélistes. Les cadres de concertation ont favorisé les acteurs proches et respectueux du pouvoir. Cet esprit de réseau a produit des manquements notables dans la transparence des actions publiques, dans l’instauration de mécanismes efficaces de marchés concurrentiels. Devant la montée inexorable des mécontentements sociaux, les réponses sont demeurées davantage dans une gestion de court terme des problèmes que dans la mise en place d’une vision stratégique avec des solutions de long terme compatibles avec les exigences de la globalisation et de la création d’emplois.

Le cantonnement dans des demi-mesures a contribué à altérer la volonté de réformes de nature à protéger l’économie des vulnérabilités associées au retournement du « super cycle » des matières premières. La gestion de court terme de la rente et le clientélisme politique ont donc freiné l’initiative de l’entrepreneuriat local, négligé la prise en compte des perspectives de long terme sur un fond de corruption resté élevé.

Jusqu’ici, tant la stimulation de la création d’entreprises que l’ouverture des marchés publics à des agents sans accointances avec le « clan politique » sont demeurées timides. Les événements actuels diront dans quelle mesure l’organisation de la vie politique, économique et sociale pourra muter dans l’ordre et la paix civile. De la réussite de ce changement dépendra la capacité à projeter l’Algérie dans l’espace sous régional plus intégré qui s’annonce avec la perspective d’élargissement de la CEDEAO et la mise en place de la zone de libre-échange continental africaine.

Des prix et coûts en adéquation avec la compétitivité

L’Observatoire de la Compétitivité Durable (OCD) de la FERDI confère à l’Algérie la première place, tant en Afrique du Nord que sur l’ensemble du continent, pour sa compétitivité prix. Cette position, on ne peut plus flatteuse, ne manquera pas d’étonner. Elle suggère que la diversification n’a pas subi le « syndrome hollandais » associé aux rentes du pétrole et du gaz qui suscitent généralement la hausse des coûts au point d’évincer la production des biens échangeables autres que primaires (Djoufelkit 2008). Le facteur de conversion de parité des pouvoirs d’achat vis-à-vis du dollar établit que le coût du panier de biens, en 2016, n’atteindrait que 25% du prix payé aux Etats-Unis, 40% de celui de la moyenne africaine et 30% de la moyenne des pays d’Afrique du Nord (Graphique 1). En Algérie, le niveau des salaires est par ailleurs relativement bas. La rémunération d’un caissier dans une moyenne surface de vente de produits alimentaires est largement inférieure, au taux de change courant, à ce qu’elle est dans les autres pays d’Afrique du Nord, pas très loin du niveau moyen continental alors que l’Algérie est un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Une lecture plus analytique des prix conduit toutefois à nuancer des conclusions qui sont un peu en trompe l’œil.

Graphique 1 : Evolution du facteur de conversion pour la PPA (dinar)

Graphique 1 : Evolution du facteur de conversion pour la PPA (dinar)

*Le facteur de conversion de la parité des pouvoirs d’achat est ici le nombre d’unités de monnaie nationale requises pour acheter la même quantité de biens et services sur le marché intérieur qu’un dollar américain permettrait d’acheter aux États-Unis.

 

La première raison est liée aux conséquences d’une tradition interventionniste qui concourt à des prix administrés qui ne traduisent pas nécessairement la réalité des prix de marché, à un encadrement des marges commerciales toujours prégnant. En décembre 2017, le problème s’est concrètement posé pour le pain. Des centaines de boulangeries ont pris l’initiative de braver la réglementation publique en portant la baguette de pain à 15 dinars. Le prix officiel était alors de 8,5 dinars, invariant depuis 1996, et un prix courant de 10 dinars à Alger. Selon la fédération des boulangers, non reconnue par l’Etat, de nombreuses boulangeries seraient vouées à fermer du fait de la réglementation des prix qui ne permettrait plus de couvrir les coûts de production. La difficulté est donc de rendre compatible les logiques économiques et sociales. Comme dans la plupart des pays en développement, le prix du pain est un sujet très sensible, poste important de la consommation alimentaire des ménages. Pour une population de plus de 41 millions d’habitants en 2017, 70 millions de baguettes seraient vendues chaque jour !

L’interventionnisme dans la formation des prix peut correspondre à une protection instantanée du consommateur, mais il n’est pas sans contrepartie à plus long terme. Il appauvrit le jeu du marché concurrentiel et l’émergence de tricheries sur la qualité du produit. Au-delà du pain, la préférence publique pour la réglementation peut donc entraîner des distorsions dans l’allocation des ressources au sein de l’économie. Elle induit des incertitudes sur la rentabilité des entreprises avec des implications que l’on mesure mal pour le bien-être à long terme de la collectivité.

La seconde raison, qui conduit à nuancer la compétitivité prix découle des subventions publiques. Lorsque le prix est maintenu en dessous du coût économique, une subvention peut compenser le manque à gagner du producteur. Pour que cette logique économique tienne à long terme, il faut toutefois supposer que ces subventions sont pérennes. L’information sur le coût de production du pétrole et du gaz est stratégique. De ce fait, on en a qu’une connaissance assez approximative. Pour l’Algérie, le seuil de rentabilité du baril de Brent serait distribué entre 20 et 40 dollars. Compte tenu de la place du pétrole et du gaz dans l’activité du pays, on pressent l’influence de ces rentes dans le PIB et leur contribution au financement du budget de l’Etat (jusqu’à 60% des recettes).

Graphique 2 :   Le pourcentage des rentes dans le PIB de l’Algérie (1990-2016)

 

Les subventions à la consommation et les transferts à l’économie sont devenus le talon d’Achille des finances publiques. Leur part dans le PIB a tendanciellement augmenté depuis la fin des années quatre-vingt-dix, passant de 4% à environ 12% en 2012 alors que le prix des hydrocarbures n’avait pas encore amorcé son reflux. Les produits de consommation concernés sont nombreux. Sur l’exercice 2015, les services du FMI ont estimé que les subventions avaient coûté environ 14 % du PIB et représenté l’équivalent du déficit budgétaire de l’année, le double des budgets cumulés des ministères de la Santé et de l’Éducation. Selon des chiffres les plus récents émanant du Ministère des Finances, on serait sur un pourcentage d’environ 10% de subventions explicites directement prises en charge par le budget de l’Etat, 18% de subventions implicites, plus difficiles à évaluer, comme, par exemple, les avantages fiscaux accordés aux entreprises pour leurs investissements. Le rôle que jouent ces subventions est important. Il est probable que la nouvelle équipe Algérienne sera rapidement placée devant le redoutable dilemme de choisir entre les entreprises et les consommateurs, entre le court terme et le long terme dans une démarche à la fois cohérente et compatible avec la faisabilité politique.

 

Références

Le Billon, P. (2003). Buying peace or fuelling war: the role of corruption in armed conflicts. Journal of International Development, 15(4), 413-426. https://doi.org/10.1002/jid.993

Djoufelkit. H, (2008), « Rente, développement du secteur productif et croissance en Algérie », AFD, Document de travail, n°64, Paris. https://www.afd.fr/

Observatoire de la compétitivité durable : https://competitivite.ferdi.fr/

 

 

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Comment s’attaquer au facteur informel dans les entreprises africaines ?

Près de 90% des emplois sont informels en Afrique Subsaharienne, selon l’Organisation Internationale du Travail. C’est de loin la région du monde où l’informalité est la plus élevée, même si…

Près de 90% des emplois sont informels en Afrique Subsaharienne, selon l’Organisation Internationale du Travail. C’est de loin la région du monde où l’informalité est la plus élevée, même si le phénomène existe sur tous les continents. Nombre de petites entreprises africaines fonctionnent ainsi de manière plus ou moins informelle… Comment changer la donne ? Comment accompagner ces entreprises dans leur formalisation ?

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Mesure des impacts de l’électrification décentralisée, une condition essentielle du passage à l’échelle

Sur la base des données de l’AIE WEO 2018, des progrès considérables ont été réalisés, ces dernières années, dans le domaine de l’accès à l’énergie et plus spécifiquement pour l’accès…

Sur la base des données de l’AIE WEO 2018, des progrès considérables ont été réalisés, ces dernières années, dans le domaine de l’accès à l’énergie et plus spécifiquement pour l’accès à l’électricité. En 2017, et pour la première fois, la population ne disposant pas d’un accès à l’électricité est passée sous la part du Milliard d’individus.

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La résilience des entreprises ivoiriennes face aux conflits, une leçon pour les économies africaines

Florian Léon et Ibrahima Dosso pour The Conversation. De nombreux pays en développement sont vulnérables aux désastres climatiques et conflits, notamment en Afrique, en raison de leur plus forte exposition…

Florian Léon et Ibrahima Dosso pour The Conversation.

De nombreux pays en développement sont vulnérables aux désastres climatiques et conflits, notamment en Afrique, en raison de leur plus forte exposition et/ou de leur plus faible capacité de gestion de ces chocs.

Afin de favoriser un développement pérenne, il convient de construire des systèmes économiques résilients. Dans cette optique, des recherches récentes ont cherché à évaluer les effets à long terme des conflits et/ou désastres naturels sur les économies et les moyens de les atténuer. Plusieurs travaux ont ainsi souligné que les désastres naturels et les conflits violents ont des effets à long terme sur les ménages, en particulier sur l’éducation et la santé des jeunes enfants.

Dans une étude récente, nous avons travaillé sur la capacité de résilience des entreprises ivoirienne à l’aune de la crise électorale de 2010-2011.

Les entreprises et la crise de électorale de 2010-2011

Les entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois, de valeur ajoutée et la redistribution de la richesse dans l’économie ivoirienne.

Le tissu entrepreneurial des PME à lui seul emploie par exemple près de la moitié de la population active pour une contribution au PIB de l’ordre de 20 %.Mais, en dépit de leur importance pour l’activité économique, peu de travaux se sont intéressés à l’effet à moyen et long terme de ces adversités sur les entreprises.

Si l’activité économique est réduite suite à un choc, elle ne disparaît pas pour autant.

Les événements extrêmes tendent à stimuler le développement des activités informelles dans une logique de subsistance. En outre, les entreprises survivantes peuvent bénéficier d’effets positifs suite aux conflits en raison de l’entrée massive d’aides extérieures (financière, humaine et matérielle) ou de la disparition de concurrents. Enfin, les effets peuvent être différenciés selon les caractéristiques des entreprises et selon les secteurs d’activité.

Dans le cadre de notre étude, et contrairement aux travaux antérieurs, nous avons eu la possibilité de suivre l’activité de l’ensemble des entreprises formelles (locales et étrangères) sur une période longue : à compter de deux ans avant la crise et jusqu’à trois ans après.

La crise post-électorale ivoirienne a explosé à la suite des élections présidentielles qui étaient censées clore la décennie de crise politico-militaire qui avait conduit à une division du pays. De Noël 1999 aux accords de Ouagadougou en 2007, la Côte d’Ivoire a été secouée par un conflit interne. La crise de 2011 a lieu suite au second tour des élections présidentielles le 28 novembre 2010. Les deux candidats (le président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara) clament la victoire. Des combats éclatent entre les partisans des deux camps de janvier à avril 2011.

En dépit de sa brièveté, cet épisode a eu de profondes conséquences. La Commission nationale d’enquête mise en place à l’époque comptabilise plus de 3 000 morts et plus de 700,000 déplacés.

L’activité économique a été fortement perturbée avec un embargo sur de nombreuses exportations, la fermeture de banques et un accès limité à certains biens (médicaments, carburants, etc.).

Après l’arrestation du président sortant (le 11 avril 2011), puis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, les combats se sont rapidement estompés et l’économie a pu repartir avec une croissance de plus de 5 % dans les années post-crise.

Les petites entreprises plus résilientes que les grandes

Pour comprendre comment les entreprises ont rebondi suite à ce choc, nous avons suivi les entreprises ivoiriennes sur plusieurs années.

Nos résultats montrent que trois ans après la crise, les entreprises n’ont récupéré que la moitié des pertes en termes de productivité. Cependant cette moyenne cache de fortes disparités individuelles.

Les plus petites entreprises (moins de 10 salariés) ont été en mesure de rebondir plus rapidement que les autres. Plusieurs explications peuvent être avancées. Tout d’abord, les petites structures sont plus flexibles pour faire face à un avenir incertain. Elles sont davantage tournées vers les marchés locaux, les rendant moins sensibles aux ruptures d’infrastructures, disposent d’une structure et d’une gestion beaucoup plus simples, ce qui leur permet de s’adapter plus immédiatement aux variations du marché et aux problèmes logistiques.

À l’opposé, les entreprises à capitaux étrangers tournées davantage sur l’extérieur, et donc ayant besoin d’un accès aux marchés étrangers (ports et routes), ont davantage souffert que les entreprises locales durant et après la crise.

Ces entreprises sont en effet vulnérables à une limitation d’accès aux marchés extérieurs à la fois pour les intrants et pour l’écoulement de leurs productions. De plus, elles ont été sans doute particulièrement impactées par l’exode des travailleurs étrangers.

Notre étude offre deux autres résultats intéressants en lien avec les recherches antérieures. Tout d’abord, les entreprises ayant recours à des travailleurs qualifiés et/ou ayant un niveau d’encadrement plus important, ont été particulièrement pénalisées.

Deux éléments complémentaires expliquent ce résultat. Tout d’abord, un certain nombre de travailleurs qualifiés ont fui la Côte d’Ivoire et ne sont sans doute jamais retournés par la suite. En effet, de nombreux travailleurs qualifiés sont des étrangers issus de pays voisins ou plus lointains (comme la France). Il est vraisemblable que cette nouvelle crise, qui est venue s’ajouter aux précédentes, ait induit une fuite permanente des plus qualifiés.

Ensuite, pour ceux qui sont retournés dans leur ancienne entreprise, il a fallu un temps d’adaptation. Une partie de leur compétence s’est érodée selon un processus de dépréciation des connaissances comme cela fut montré dans une étude antérieure sur le conflit en Sierra Leone.

L’accès au financement, un atout majeur

Notre recherche a aussi mis en évidence l’importance de l’accès au capital pour favoriser la reprise d’activité.

Les entreprises qui étaient les moins contraintes financièrement avant la crise de 2011 sont celles qui ont le plus facilement rebondi. Les banques mises en difficulté suite aux événements de 2011 ont sans doute privilégié leurs clients historiques (au détriment des autres entreprises). Nous observons notamment une augmentation des prêts en souffrance en 2011 pour les banques ivoiriennes, selon les données de la Commission bancaire de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Ce résultat confirme les résultats d’une recherche sur les entreprises sri-lankaises suite au tsunami de décembre 2004. Cette étude a montré que l’aide financière a permis d’accélérer la reprise d’activité.

Ces nouveaux enseignements apportent ainsi un éclairage intéressant pour construire un système économique résilient. Si le recours aux travailleurs qualifiés et cadres est crucial pour favoriser le développement des entreprises, il peut constituer une source de vulnérabilité en cas de choc. Une entreprise trop dépendante de quelques travailleurs peut être fortement pénalisée en cas de disparition (mort, fuite) de ceux-ci.

Il convient de trouver des outils pour réduire cette vulnérabilité en développant d’une part, la formation des cadres et ingénieurs/techniciens afin d’accroître le vivier de capital humain disponible et en favorisant le retour et la remise à niveau de ceux-ci après un choc brutal (conflits, désastres naturels).

D’autre part, un accès rapide à des capitaux est crucial pour favoriser une reprise de l’activité. Des outils d’urgence, à l’image des prêts d’urgence du FMI, peuvent être développés pour favoriser l’octroi et le ciblage de crédits suite à un choc.

De plus, la réglementation bancaire peut aussi être adaptée aux situations extrêmes. Par exemple, un moratoire sur les ratios de capital pourrait être imaginé afin de permettre aux banques de continuer à financer l’activité réelle.

Enfin, il paraît essentiel d’étendre la réflexion aux acteurs non-bancaires (assurances, société de capital-investissement) et d’utiliser les avancées technologiques (mobile-bankingfintech) pour mobiliser et allouer les fonds efficacement et à moindre coût.

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