Penser et agir pour l’entrepreneuriat en Afrique

Léon Florian

Florian Léon est chargé de recherche à la Ferdi. Il est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université Clermont Auvergne (Cerdi). Ses travaux de recherche portent sur la dynamique et le financement des entreprises en Afrique. Dans la continuité de sa thèse, il a étudié les évolutions récentes des marchés financiers africains (concurrence, entrée des banques panafricaines, interactions croissantes entre banques et microfinance). Ses travaux actuels portent sur la dynamique des entreprises en Afrique.

 

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Florian Léon is a Research Officer at FERDI. He holds a PhD in economics from the University of Clermont Auvergne (CERDI). His research focuses on the dynamics of business and finance in Africa. In the continuity of his thesis, he studies recent developments in African financial markets and their implications for access to finance (competition, entry of pan-African banks, increasing interactions between banks, and microfinance). He is also interested in the dynamics of firm growth.

Quel financement pour le secteur privé en Afrique ? La place de l’investissement d’impact ?

Le secteur privé est un moteur de la croissance. Pourtant, les entreprises africaines, quelle que soit leur taille, souffrent d’un défaut de financement en particulier dans des zones où les…

Le secteur privé est un moteur de la croissance. Pourtant, les entreprises africaines, quelle que soit leur taille, souffrent d’un défaut de financement en particulier dans des zones où les financements traditionnels sont insuffisants. L’investissement d’impact serait-il une alternative possible ?

Les entreprises – grandes, moyennes ou petites – représentent l’un des principaux moteurs de la croissance économique. Elles participent activement à la création d’emplois, génèrent des revenus et contribuent au bien-être social et environnemental. Cependant, le secteur privé en Afrique fait face à un défaut de financement important, surtout dans les zones où les financements traditionnels sont insuffisants. C’est ici que l’investissement d’impact intervient comme une alternative prometteuse, surtout pour les entreprises ayant des retombées significatives sur leurs communautés.

 

L’investissement d’impact, un secteur mal défini

L’investissement d’impact apparaît comme une alternative récente au financement du secteur privé, notamment pour les entreprises engendrant de fortes retombées extra-financières sur leur communauté. L’investissement d’impact connaît une croissance à deux chiffres (14%) en 5 ans (2017-2022) en Afrique, mais reste un segment peu développé eu égard aux autres formes de financement. Il existe un réel engouement pour cette innovation financière, notamment de la part des bailleurs et des gouvernements. En dépit de cet intérêt, ce secteur reste largement méconnu. Dans une étude récente, la Chaire Investissement d’Impact de la Ferdi cherche à améliorer la connaissance de l’investissement d’impact en Afrique en publiant une cartographie de l’investissement d’impact en Afrique.

 

Spécificités et rôle dans le financement du développement

L’investissement d’impact est une forme d’investissement qui utilise des outils financiers classiques comme le financement par dettes ou par prise de participation par exemple. Sa spécificité réside dans l’orientation de son financement vers des entreprises qui génèrent des impacts extra-financiers élevés, qu’ils soient économiques (par exemple, création d’emplois indirects), sociaux (par exemple, amélioration de l’offre de soins) ou environnementaux (par exemple, solution de production d’énergie renouvelable). De même, il considère les entreprises n’ayant pas accès aux financements classiques tels les crédits bancaires, en raison de leur balance rendement-risque plutôt défavorable.

Les investisseurs d’impact jouent, à cet effet, un rôle crucial pour combler le manque de financement pour de nombreuses entreprises en Afrique.

Ils prennent le risque d’investir dans ces entreprises, à différentes étapes de son développement, en dépit d’un rendement pouvant être inférieur aux taux du marché. La contrepartie de cette rentabilité réduite et de ce risque accru est que les investissements fournis vont générer des impacts élevés pour la communauté. L’investissement d’impact permet à cet effet d’aider des entrepreneurs à lancer leur projet, à développer leurs produits, à renforcer leurs stratégies de marché et à pouvoir s’auto-financer. Un exemple emblématique est celui de la Laiterie du Berger (LDB), une entreprise sénégalaise ayant été financée par l’ investisseur d’impact I&P. Avec plus de 700 000 euros investis sur plusieurs années, I&P a soutenu LDB dès ses débuts, malgré des bénéfices initiaux modestes. D’autres investisseurs d’impacts l’ont, par la suite, accompagnée financièrement dans son développement. Aujourd’hui, LDB emploie plus d’un millier de personnes et participe à l’amélioration de la chaîne de valeur agricole, de la nutrition, des revenus et du PIB du Sénégal – démontrant l’importance de l’investissement d’impact et de ses acteurs dans le financement du développement.

 

Quelques données sur les investisseurs d’impact en Afrique

Sur le continent africain, les objectifs de génération d’impacts sont souvent basés sur la capacité à atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD) et à contribuer au plan de développement national des pays dans lesquels ils investissent, ce qui peut ne pas être le cas dans d’autres pays. Ainsi, les activités économiques des entreprises financées sont souvent liées à l’un ou à la plupart des 17 ODD.

En outre, compte tenu de leur double objectif – impact et rendement – les investisseurs d’impact cherchent à financer des secteurs leur permettant d’avoir un impact à l’échelle et un rendement financier possible et acceptable. C’est pourquoi les secteurs dans lesquels ils investissent en Afrique se concentrent sur l’agriculture, la finance et l’énergie. Ces trois secteurs répondent à cette double contrainte. Ces secteurs sont parmi les secteurs présentant un taux de croissance élevé sur le continent mais également les secteurs employant le plus d’actifs.

Le secteur agricole, par exemple, a une importance cruciale à la fois en termes économiques en employant plus de la moitié de la population active en Afrique (51,71% des emplois sur le continent africain est dans le secteur agricole, World Development Indicator), sociaux en raison de la pauvreté dans les zones rurales et environnementaux sachant que l’agriculture est à la fois le réceptacle et une solution aux défis environnementaux (changement climatique, biodiversité, pollution).

 

Cependant, la cartographie réalisée par la Chaire Investissement d’impact montre qu’une majorité des fonds d’investissement opérant en Afrique ont leur siège social en dehors du continent, principalement en Amérique du Nord et en Europe. Les fonds africains représentent à peine plus de 16 % de l’activité des fonds opérant sur le continent, avec une concentration notable dans quelques pays anglophones comme le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud. C’est également dans ces pays que la plupart des entreprises financées sont situées.

Le paysage de l’investissement d’impact en Afrique est par ailleurs dominé par des fonds de taille moyenne (de 1 à 250 millions USD), soit 54,5% des investisseurs d’impact identifiés sur le continent. Cependant, 80% des actifs sous gestion de l’ensemble de l’investissement d’impact en Afrique, de l’ordre de 108 milliards USD, sont gérés par quelques méga-fonds (au-delà de 1 000 millions USD) – représentant 7% des investisseurs dont trois sur dix-huit ont leurs sièges sociaux en Afrique (au Nigéria et à l’île Maurice), les quinze autres étant majoritairement européens.

 

Les défis de l’investissement d’impact en Afrique

L’investissement d’impact en Afrique fait face à plusieurs défis.

Premièrement, la déconnexion entre la nationalité des fonds et celle du pays et de l’entreprise dans lesquels ils investissent est la source d’un des défis des investisseurs sur le continent africain. Investir dans la monnaie locale de l’entreprise financée ou dans la monnaie des investisseurs est un des dilemmes qui se présentent à eux. Ce dilemme conduit souvent à un « désalignement des devises ». Les chocs du marché de la monnaie peuvent être un facteur bloquant pour l’allocation des fonds et peuvent servir d’argument de désistement pour les détenteurs de fonds et les institutions financières locales.

La difficulté à mesurer et démontrer l’impact réel de ces investissements est également un des défis majeurs de ce secteur en Afrique. En effet, ses impacts économiques sont plus élevés que ce que les données peuvent mettre en évidence – comme le cas de la LDB.

Pourtant, il est essentiel pour les investisseurs d’impact d’être en mesure de démontrer leurs impacts sur la communauté et contribuer ainsi à la construction de leur légitimité et crédibilité auprès des allocateurs de capitaux, qui sont majoritairement des fondations et des institutions financières de développement (IDF). Le manque de personnel qualifié et le coût élevé des systèmes d’évaluation expliquent en partie la difficulté des investisseurs d’impact à prouver leur crédibilité auprès de ces derniers afin de les soutenir dans leur levée de fonds. La lourdeur administrative liée à ces levées de fonds est également une des raisons pour lesquels on constate une diminution de la création de nouveaux fonds depuis le début du siècle. Cette problématique de ressources humaines s’explique par le caractère concurrentiel du marché du travail. Devant embaucher du personnel hautement qualifié, ils font face à la concurrence en raison d’une fourchette de salaires plus élevée chez les concurrents comme les IFD elles-mêmes, ou les agences de développement. Il est malheureusement difficile pour eux de s’aligner sur ces mêmes critères.

Un autre défi, concerne la difficulté de sortie due à la taille limitée de l’écosystème de l’investissement d’impact. Peu d’investisseurs qu’ils soient internationaux ou nationaux sont intéressés par le rachat de leurs parts. La vente de ces derniers dans les entreprises financées peut, de cette manière, s’étaler dans le temps, au-delà de la maturité définie au départ, et être un facteur dissuadant les investisseurs d’impact eux-mêmes.

 

En conclusion, pour bénéficier du plein potentiel de l’investissement d’impact, il est indispensable d’accroître le financement des fonds d’investissement d’impact locaux en simplifiant les procédures et en innovant pour attirer les investisseurs institutionnels. Accompagner son développement en mettant en place des mécanismes d’amélioration de la balance rendement-risque, notamment par le développement d’instruments spécifiques et de marchés secondaires, servirait de levier pour soutenir l’émergence de ce secteur. Enfin, il est important d’améliorer la qualité des fonds et leurs méthodologies de mesure de l’impact, en soutenant les équipes, en partageant les meilleures pratiques et mettant en place des incitations dédiées. La Chaire investissement d’Impact de la Ferdi aborde ces enjeux dans son agenda de recherche.

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Les programmes d’accélération : qu’en dit la littérature académique ?

Depuis plusieurs années, des programmes d’accélération ont vu le jour un peu partout dans le monde, notamment sur le continent africain. L’objectif de ces initiatives est de soutenir les jeunes…

Depuis plusieurs années, des programmes d’accélération ont vu le jour un peu partout dans le monde, notamment sur le continent africain. L’objectif de ces initiatives est de soutenir les jeunes entreprises qui ont fait la preuve que leur modèle était viable et qui cherchent à faire croître leur activité. Que dit la littérature académique de ces programmes?

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Renforcer en urgence le tissu d’entreprises privées africaines : pourquoi et comment?

Au-delà des déclarations d’intention régulièrement renouvelées à l’occasion des Sommets internationaux, il faut enfin passer à l’échelle pour financer massivement les PME en Afrique, faire émerger un tissu économique puissant…

Au-delà des déclarations d’intention régulièrement renouvelées à l’occasion des Sommets internationaux, il faut enfin passer à l’échelle pour financer massivement les PME en Afrique, faire émerger un tissu économique puissant d’entreprises privées et ainsi relever le défi d’un meilleur développement du continent.

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Entrepreneuriat au Sénégal : plus de guépards que de gazelles

La promotion de l’emploi est l’une des priorités du continent africain pour les années à venir. Selon la Banque Africaine de Développement, seulement 3 millions d’emplois formels sont créés chaque…

La promotion de l’emploi est l’une des priorités du continent africain pour les années à venir. Selon la Banque Africaine de Développement, seulement 3 millions d’emplois formels sont créés chaque année en Afrique, alors que 10 à 12 millions de jeunes entrent sur le marché du travail chaque année.

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La résilience des entreprises ivoiriennes face aux conflits, une leçon pour les économies africaines

Florian Léon et Ibrahima Dosso pour The Conversation. De nombreux pays en développement sont vulnérables aux désastres climatiques et conflits, notamment en Afrique, en raison de leur plus forte exposition…

Florian Léon et Ibrahima Dosso pour The Conversation.

De nombreux pays en développement sont vulnérables aux désastres climatiques et conflits, notamment en Afrique, en raison de leur plus forte exposition et/ou de leur plus faible capacité de gestion de ces chocs.

Afin de favoriser un développement pérenne, il convient de construire des systèmes économiques résilients. Dans cette optique, des recherches récentes ont cherché à évaluer les effets à long terme des conflits et/ou désastres naturels sur les économies et les moyens de les atténuer. Plusieurs travaux ont ainsi souligné que les désastres naturels et les conflits violents ont des effets à long terme sur les ménages, en particulier sur l’éducation et la santé des jeunes enfants.

Dans une étude récente, nous avons travaillé sur la capacité de résilience des entreprises ivoirienne à l’aune de la crise électorale de 2010-2011.

Les entreprises et la crise de électorale de 2010-2011

Les entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois, de valeur ajoutée et la redistribution de la richesse dans l’économie ivoirienne.

Le tissu entrepreneurial des PME à lui seul emploie par exemple près de la moitié de la population active pour une contribution au PIB de l’ordre de 20 %.Mais, en dépit de leur importance pour l’activité économique, peu de travaux se sont intéressés à l’effet à moyen et long terme de ces adversités sur les entreprises.

Si l’activité économique est réduite suite à un choc, elle ne disparaît pas pour autant.

Les événements extrêmes tendent à stimuler le développement des activités informelles dans une logique de subsistance. En outre, les entreprises survivantes peuvent bénéficier d’effets positifs suite aux conflits en raison de l’entrée massive d’aides extérieures (financière, humaine et matérielle) ou de la disparition de concurrents. Enfin, les effets peuvent être différenciés selon les caractéristiques des entreprises et selon les secteurs d’activité.

Dans le cadre de notre étude, et contrairement aux travaux antérieurs, nous avons eu la possibilité de suivre l’activité de l’ensemble des entreprises formelles (locales et étrangères) sur une période longue : à compter de deux ans avant la crise et jusqu’à trois ans après.

La crise post-électorale ivoirienne a explosé à la suite des élections présidentielles qui étaient censées clore la décennie de crise politico-militaire qui avait conduit à une division du pays. De Noël 1999 aux accords de Ouagadougou en 2007, la Côte d’Ivoire a été secouée par un conflit interne. La crise de 2011 a lieu suite au second tour des élections présidentielles le 28 novembre 2010. Les deux candidats (le président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara) clament la victoire. Des combats éclatent entre les partisans des deux camps de janvier à avril 2011.

En dépit de sa brièveté, cet épisode a eu de profondes conséquences. La Commission nationale d’enquête mise en place à l’époque comptabilise plus de 3 000 morts et plus de 700,000 déplacés.

L’activité économique a été fortement perturbée avec un embargo sur de nombreuses exportations, la fermeture de banques et un accès limité à certains biens (médicaments, carburants, etc.).

Après l’arrestation du président sortant (le 11 avril 2011), puis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, les combats se sont rapidement estompés et l’économie a pu repartir avec une croissance de plus de 5 % dans les années post-crise.

Les petites entreprises plus résilientes que les grandes

Pour comprendre comment les entreprises ont rebondi suite à ce choc, nous avons suivi les entreprises ivoiriennes sur plusieurs années.

Nos résultats montrent que trois ans après la crise, les entreprises n’ont récupéré que la moitié des pertes en termes de productivité. Cependant cette moyenne cache de fortes disparités individuelles.

Les plus petites entreprises (moins de 10 salariés) ont été en mesure de rebondir plus rapidement que les autres. Plusieurs explications peuvent être avancées. Tout d’abord, les petites structures sont plus flexibles pour faire face à un avenir incertain. Elles sont davantage tournées vers les marchés locaux, les rendant moins sensibles aux ruptures d’infrastructures, disposent d’une structure et d’une gestion beaucoup plus simples, ce qui leur permet de s’adapter plus immédiatement aux variations du marché et aux problèmes logistiques.

À l’opposé, les entreprises à capitaux étrangers tournées davantage sur l’extérieur, et donc ayant besoin d’un accès aux marchés étrangers (ports et routes), ont davantage souffert que les entreprises locales durant et après la crise.

Ces entreprises sont en effet vulnérables à une limitation d’accès aux marchés extérieurs à la fois pour les intrants et pour l’écoulement de leurs productions. De plus, elles ont été sans doute particulièrement impactées par l’exode des travailleurs étrangers.

Notre étude offre deux autres résultats intéressants en lien avec les recherches antérieures. Tout d’abord, les entreprises ayant recours à des travailleurs qualifiés et/ou ayant un niveau d’encadrement plus important, ont été particulièrement pénalisées.

Deux éléments complémentaires expliquent ce résultat. Tout d’abord, un certain nombre de travailleurs qualifiés ont fui la Côte d’Ivoire et ne sont sans doute jamais retournés par la suite. En effet, de nombreux travailleurs qualifiés sont des étrangers issus de pays voisins ou plus lointains (comme la France). Il est vraisemblable que cette nouvelle crise, qui est venue s’ajouter aux précédentes, ait induit une fuite permanente des plus qualifiés.

Ensuite, pour ceux qui sont retournés dans leur ancienne entreprise, il a fallu un temps d’adaptation. Une partie de leur compétence s’est érodée selon un processus de dépréciation des connaissances comme cela fut montré dans une étude antérieure sur le conflit en Sierra Leone.

L’accès au financement, un atout majeur

Notre recherche a aussi mis en évidence l’importance de l’accès au capital pour favoriser la reprise d’activité.

Les entreprises qui étaient les moins contraintes financièrement avant la crise de 2011 sont celles qui ont le plus facilement rebondi. Les banques mises en difficulté suite aux événements de 2011 ont sans doute privilégié leurs clients historiques (au détriment des autres entreprises). Nous observons notamment une augmentation des prêts en souffrance en 2011 pour les banques ivoiriennes, selon les données de la Commission bancaire de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Ce résultat confirme les résultats d’une recherche sur les entreprises sri-lankaises suite au tsunami de décembre 2004. Cette étude a montré que l’aide financière a permis d’accélérer la reprise d’activité.

Ces nouveaux enseignements apportent ainsi un éclairage intéressant pour construire un système économique résilient. Si le recours aux travailleurs qualifiés et cadres est crucial pour favoriser le développement des entreprises, il peut constituer une source de vulnérabilité en cas de choc. Une entreprise trop dépendante de quelques travailleurs peut être fortement pénalisée en cas de disparition (mort, fuite) de ceux-ci.

Il convient de trouver des outils pour réduire cette vulnérabilité en développant d’une part, la formation des cadres et ingénieurs/techniciens afin d’accroître le vivier de capital humain disponible et en favorisant le retour et la remise à niveau de ceux-ci après un choc brutal (conflits, désastres naturels).

D’autre part, un accès rapide à des capitaux est crucial pour favoriser une reprise de l’activité. Des outils d’urgence, à l’image des prêts d’urgence du FMI, peuvent être développés pour favoriser l’octroi et le ciblage de crédits suite à un choc.

De plus, la réglementation bancaire peut aussi être adaptée aux situations extrêmes. Par exemple, un moratoire sur les ratios de capital pourrait être imaginé afin de permettre aux banques de continuer à financer l’activité réelle.

Enfin, il paraît essentiel d’étendre la réflexion aux acteurs non-bancaires (assurances, société de capital-investissement) et d’utiliser les avancées technologiques (mobile-bankingfintech) pour mobiliser et allouer les fonds efficacement et à moindre coût.

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